Irkoutsk

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La bière russe n'est pas mauvaise !

Après la guerre contre Napoléon, des jeunes membres de l’aristocratie russe fondèrent des sociétés secrètes pour limiter le pouvoir absolu du tsar et abolir le servage. Leur mouvement bénéficia de la sympathie de nombreux Russes cultivés, dont les poètes Pouchkine et Griboïédov, mais ne sut jamais s’assurer un véritable soutien populaire. Début décembre 1825, la mort du tsar Alexandre 1er, qui n’avait pas d’héritier, entraîna une courte crise avant que son frère Nicolas 1er n’accède au trône. Les révolutionnaires crurent leur heure venue et déclenchèrent à Saint-Pétersbourg l’insurrection du 26 décembre 1825. Sans véritable chef, le soulèvement fut rapidement maîtrisé par les troupes impériales. Cinq des principaux dirigeants furent exécutés, de nombreux autres furent graciés mais envoyés au bagne en Sibérie puis exilés à vie. Parmi eux, Sergueï Troubetskoï (1790-1860) et Sergueï Volkonsky (1788-1865), que leurs épouses rejoignirent, s’établirent à Irkoutsk leur peine purgée et y suscitèrent le développement d’une vie intellectuelle et culturelle.

Selon Natacha, notre guide, il n’y a pas de bon restaurant à l’hôtel Angara. Pour notre premier déjeuner à Irkoutsk, elle nous emmène au restaurant «Europa» de l’hôtel Baïkal / Intourist, sur le quai Gagarine. Le menu est à peu près celui du wagon-restaurant, en plus raffiné. La canette de bière est à 40 roubles.

Le bus nous emmène faire un tour de la ville. Nous commençons par la maison Volkonsky, l’un des dirigeants du mouvement décembriste.


La maison Volkonsky

La grande maison, grise, blanche et jaune, a été restaurée et transformée en musée après qu’elle a servi de caserne à un régiment de Cosaques puis a été divisée en 20 appartements. Elle présente des portraits et photos des chefs décembristes en exil et de leurs épouses et de nombreux objets leur ayant appartenu ainsi qu’un petit nombre de meubles d’époque. La conservatrice du musée, très prolixe, nous a longuement entretenus de son amour pour cette maison et de sa grande fierté d’en avoir la responsabilité.